Ce coup de force permet l’émancipation et l’affirmation d’une personnalité, celle de Néron, futur empereur mégalomaniaque, placé sur le trône par les manoeuvres de sa mère, Agrippine. Dans la tragédie de Racine, les décisions politiques s’entremêlent auxpulsions libidinales de Néron, tout jeune adulte, à son sentiment brutal à l’endroit de Junie, la promise de son frère, Britannicus, « belle, sans ornements, dans le simple appareil / D’une beauté qu’on vient d’arracher au sommeil. »
Les luttes pour le pouvoir politique et sa passion naissante révèlent la véritable nature de Néron et son basculement vers sa personnalité profonde. Racine crée des personnages complexes qui donnent de la nature humaine une vision sans concession.
La mise en scène de Robin Renucci, dans une scénographie luxueuse et dépouillée, abandonne les distances théâtrales pour un jeu très concret, voire violent, qui met en avant l’âpreté des conflits politiques, la versatilité mafieuse des alliances familiales et la violence sexiste et sexuelle.
« Britannicus est la représentation d’un acte, non d’un effet. L’accent est mis sur un faire véritable : Néron se fait, Britannicus est une naissance. Sans doute c’est la naissance d’un monstre ; mais ce monstre va vivre et c’est peut-être pour vivre qu’il se fait monstre. »
Roland Barthes
De Jean Racine
Mise en scène Robin Renucci
Avec Tariq Bettahar Neron, Nadine Darmon Agrippine, Thomas Fitterer Narcisse, Eugénie Pouillot Junie, Christophe Luiz Britannicus, Stéphanie Ruaux Albine et Julien Tiphaine Burrhus
Scénographie Samuel Poncet, costumes Jean-Bernard Scotto assistante à la mise en scène Stéphanie Ruaux
Production Tréteaux de France – Centre dramatique national
Diffusion La Criée – Théâtre national de Marseille
« Après Bérénice, la troupe propose une vision très calabraise de la tragédie « Britannicus » de Racine, empruntant aux codes mafieux. De A comme alexandrin à V comme vendetta, il n’y a qu’un pas, que le metteur en scène Robin Renucci franchit avec brio avec des comédiens taillés pour leurs rôles. »
Toute la Culture - Anne Verdague
« Robin Renucci s’amuse du côté vendetta familiale de Britannicus; unique
clin d’oeil d’une mise en scène qui fait surtout briller la force des alexandrins. »
Télérama - Fabienne Pascaud
« À travers le tissu, les acteurs font jaillir les alexandrins, concédant, dans la contrainte, une nouvelle profondeur à la poésie de Racine. »
La Croix - Marie-Valentine Chaudon
Britannicus (2020) fait partie de la tétralogie Dans le simple appareil, composée de 4 pièces emblématiques de Racine, avec Bérénice (2019), Andromaque (2021) et Phèdre (Création 2022)