Avec Johann Chapoutot, professeur d’histoire contemporaine, Sorbonne Université. Catherine Coquio, professeure de littérature comparée, université Paris-Diderot. Jean-Yves Jouannais, écrivain, critique d’art. Leïla Shahid, essayiste, ancienne déléguée générale de Palestine en France et ancienne ambassadrice de Palestine auprès de l’Union européenne.

Nul ne peut prédire l’avenir, il ne s’agit évidemment pas de s’engager dans ce genre de perspectives à l’occasion de cette quatrième table ronde. Mais une intelligence de l’avenir reste possible, à partir d’une connaissance approfondie des formes de paix comme des considérations sur la guerre, de la multiplicité de ses histoires comme de la diversité de ses expressions, jusqu’à composer une véritable « encyclopédie des guerres », indissociable des récits qui en sont la sève.

La guerre vient de loin et elle n’est sans doute pas prête de disparaître. Comment penser la guerre aujourd’hui ? L’expérience des ruines, la connaissance des batailles, les différents Arts de la guerre et autres traités écrits au fil de l’histoire, que nous apportent-ils pour comprendre notre temps et inventer demain ?

Quels sont les grands récits qui se dessinent dans nos sociétés ? Au-delà des peurs, des replis et des passions identitaires, du théâtre de la catastrophe et de la mise en scène de nos effondrements, quels possibles rebonds ?

La paix serait-elle un leurre, entre deux guerres ?

Les processus de paix tentés à plusieurs reprises, notamment entre Israël et Palestine, n’ont-ils été que de vaines tentatives ? Et maintenant ? Et après ? Peut-on sortir de l’impasse ? Ou s’agit-il d’une sorte de guerre perpétuelle, sans solution ?

Entre guerres et paix, entre Europe et Méditerranée, quels récits pour demain ?

Comme nous y invitait René Char, à l’ouverture de ses Feuillets d’Hypnos : « Ces notes marquent la résistance d’un humanisme conscient de ses devoirs, discret sur ses vertus, désirant réserver l’inaccessible champ libre à la fantaisie de ses soleils, et décidé à payer le prix pour cela. ».

Quel prix sommes-nous prêts à payer pour résister à la guerre ?