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Pop Philosophie #11

Semaine de la Pop Philosophie

Philosophie, sociologie et esthétique du crime

Pour la 11ème édition de la Semaine de la Pop Philosophie, Jacques Serrano propose une série de rencontres sur la philosophie, la sociologie, l'esthétique du crime mais aussi sur son histoire et son économie.

Loick Villerbu, fondateur de l'Institut de criminologie de Rennes, interviendra sur L'aventure de la criminologie, la philosophe Sophie Djigo sur La figure du gangster au cinéma et le sociologue Cesare Mattina sur Pourquoi il n'y a pas de mafi a à Marseille. Des moments de réflexions en phase avec le territoire.

La Semaine de la Pop Philo Présenté par les Rencontres Place Publique

PROGRAMME

Lundi 28 octobre, Soirée inaugurale

19 h Conférence de Loïck Villerbu, L’aventure de la criminologie
LoÏck Villerbu est professeur de psychopathologie clinique et fondateur de l’Institut de Criminologie et Sciences Humaines de Rennes
La criminologie en France ? Une histoire de famille qui se déchire et une mort sans cesse annoncée, une renaissance assurée en cycle continu… Des amalgames permanents entre science, politique, idéologies. Des savoirs universitaires en marge des urgences et inventions des pratiques professionnelles…. Criminologie confisquée, séquestrée, éparpillée, déchiquetée et vilipendée… Ce qui ferait science et discipline se présente comme un mauvais objet.
Une occasion encore de réfléchir sur les marges de toutes constructions disciplinaires et de ce qui se lie à leur insu. Toute la criminalité s’y retrouve, en allusions, dans ce procès d’existence fait à la criminologie : inceste, néonaticide, infanticide, euthanasie, violences de toute espèce... Les exemples abondent dans l’actualité universitaire, des morts et naissances de diplômes, des usurpations, etc. Mais aussi naissance de la victimologie, enfant inattendu et qui s’est imposé dans le renouvellement des approches professionnelles.La mise en récits des savoirs identifiés en criminologie en rend compte à partir de quatre grandes étapes de recomposition des savoirs sur la construction des effets des violences agies et subies. C’est ce savoir en marge qui fera l’objet de l’exposé.

20h Pourquoi il n'y a pas de mafia à Marseille
Avec Cesare Mattina, sociologue, suivi d’un échange avec Simon Rico, journaliste
Contrairement aux clichés entretenus par de nombreux acteurs de la vie publique (journalistes, hommes politiques, acteurs judiciaires, etc.), on ne peut pas affirmer l’existence d’une mafia à Marseille. Dans son exposé, basé sur un raisonnement socio-historique croisant ses lectures de sciences sociales principalement italiennes sur le phénomène mafieux avec celles sur l’histoire de Marseille, Cesare Mattina montrera qu’à aucun moment de l’histoire politique et économique de cette ville, les trois
caractéristiques essentielles d’une mafia n’ont été conjointement réunies, à savoir :
- l’existence d’entreprises criminelles de type capitaliste opérant à la fois à l’échelle locale et internationale (observable dans les années de la French Connection, entre l’après-deuxième guerre mondiale et les années 1970 ;
- l’exercice d’une autorité de type politico-institutionnel partiellement légitimée par les pouvoirs publics (observable dans les années 1930 et, dans une moindre mesure, dans les années 1950-1970) ;
- l’enracinement social dans des territoires où des secteurs significatifs de la société locale acquiescent à l’autorité des groupes mafieux (jamais réellement vérifié).

Ces deux conférences sont disponibles ici

 

Mardi 29 octobre

19h  L'Ethique du gangster au cinéma : une enquête philosophique
Avec Sophie Djigo, philosophe, suivi d’un échange avec Frantz-Olivier Giesbert, écrivain et journaliste
Pourquoi les films de gangsters, depuis les années 1930 jusqu'aujourd'hui, ont-il tant de succès? Pourquoi sommes-nous si marqués par les grands personnages comme Vito Corleone, Scarface ou Tony Montana, monuments de la culture commune? L'attrait des films de gangsters réside dans ce qu'ils abordent des questions ordinaires qui sont les nôtres, des questions suscitées par la naissance et le développement, d’abord dans l’Amérique de l’entre-deux-guerres, d’un nouveau mode de vie urbain ; des questions qui portent sur la possibilité de réussir et de surmonter l’injustice sociale dans ce nouveau contexte d’existence, sur la manière dont il affecte les cadres de vie et les valeurs morales. La figure du gangster au cinéma nous séduit parce qu'elle donne forme à certaines de nos (possibles) préoccupations.
De Little Caesar / Le Petit César (1931) de Mervyn LeRoy à la trilogie du Parrain de Coppola,  en passant par The Wire / Sur écoute (2002-2008), de David Simons et Ed Burns, les gangsters projetés à l'écran nous offrent autant de chemins buissonniers de la morale, explorant les ressources de l'éthique dans des situations singulières, incarnant, contre la morale parfois rigide, un "bon mal" qui suscite toute notre sympathie.

20h Introduction Le crime : du théâtre au cinéma suivi de Complice ou témoin ? La place du spectateur dans La Corde de Hitchcock
Avec Corinne Flicker, maître de conférence, chargée de mission du Théâtre d'Aix-Marseille Université, Giuseppe Di Liberti, philosophe suivi d’un échange avec Olga Bibiloni, journaliste.
Rencontre autour du film La Corde d'Alfred Hitchcock
À plusieurs égards, La Corde est un film paradoxal. Hitchcock, le théoricien de la segmentation et du montage, réalise un film d’un seul plan : prouesse technique, tour de force du cinéma pour arriver finalement à rendre l’unité de temps, de lieu et d’action de la pièce de théâtre de Patrick Hamilton, d’après laquelle le film avait été écrit. Un maximum de fiction pour un maximum d’immersion. En plus, le maître du suspense nous révèle dès la bande d’annonce l’avant et l’après, les meurtriers et la conclusion, transgressant toute règle du genre. En mettant en scène un meurtre gratuit dont le mobile est éminemment théorique, il montre en 1948 comment l’esthétisation du crime cache à peine la banalité du mal. Ainsi faisant, il nous interroge davantage sur notre propre moralité : l’œil que nous sommes via la caméra, avec ses mouvements un petit peu surhumains, fait-il de nous des témoins ou des complices silencieux ? Quel est notre positionnement là où toute empathie est impossible? Bien que ce film fût pour Hitchcock un « truc » (a stunt) mal réussi, il ne cesse de nous interroger avec force sur notre place face au mal radical.

Ces deux conférences sont disponibles  ici

Conception de la Semaine de la Pop Philosophie Jacques Serrano

Manifestation internationale créée à Marseille en 2009 sur le concept de Pop'Philosophie proposé par le philosophe Gilles Deleuze

Présenté par Les Rencontres Place Publique