Après la guerre, lorsqu’il revient dans la ville où il a passé son enfance, le jeune homme ne reconnaît personne, et personne ne le reconnaît. Mais il avance, il marche, et certains se demandent ce qu’il peut bien chercher. Est-ce qu’il vient pour venger ses parents, retrouver une maison, son passé, son enfance ? Et puis il y a cette voix qui nous dit : il avait promis qu’il reviendrait pour elle. Quelque part, là, Katja a survécu, elle aussi espère, elle aussi marche dans les décombres.

Un spectacle fort (…), une œuvre prégnante –Télérama
Une œuvre poignante et remarquablement aboutie – La Terrasse

Création Juillet 2015 Cour d'honneur du Festival d'Avignon

Représentation en LSF jeudi 28 avril à 20h
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Retour à Berratham, Laurent Mauvignier  - Éditions de Minuit

Le chorégraphe a une nouvelle fois la volonté d’explorer les mouvements humains tout autant que les mots. Danseurs et comédiens sont présents sur scène dans une scénographie du plasticien Adel Abdessemed, « un artiste habité par la violence de nos sociétés », pour reprendre les paroles du chorégraphe. Les états du corps après la guerre traversent ces lignes.  « L’histoire débute là où une pièce de guerre se terminerait » écrit Laurent Mauvignier. Aux yeux d’Angelin Preljocaj, il s’agit surtout d’une quête, celle de ce jeune homme qui revient à Berratham à la recherche de celle qu’il aime, Katja. Il ne reconnaît plus rien. Et en cherchant Katja, il se retourne sur son enfance, son passé. Cette transfiguration des êtres et des lieux est montrée dans le texte. Ce sont les dommages collatéraux qui sont en jeu. Pour Laurent Mauvignier, « cette histoire est également l’onde de choc de la violence, de la mémoire meurtrie, de l’instinct de survie ». À la danse d’Angelin Preljocaj d’apaiser les plaies. Pour Katja. Pour nous.
Philippe Noisette