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Pop Philosophie #12

  • Semaine de la Pop Philosophie
  • ÉVÉNEMENT ANNULÉ

SEMAINE DE LA POP PHILOSOPHIE ANNULÉE
Pour tous renseignements l'accueil billetterie du théâtre est fermé au public mais la billetterie reste joignable au 04 91 54 70 54 du mardi au samedi de 12h à 18h ou par mail billetterie@theatre-lacriee.com.

ZOMBIE THEORY - Une clé de lecture des grands enjeux de notre temps

Au-delà du mythe Vaudou et du personnage de la Pop Culture, le concept du Zombie est aujourd’hui mobilisé dans toute une série de disciplines, de la philosophie à l’économie en passant par la géographie ou les neurosciences, comme s’il nous fournissait un opérateur de pensée pour saisir le contemporain.

« Le seul mythe moderne est celui du Zombie » Gilles Deleuze et Felix Guattari

Il révèle notre rapport à l’altérité, à l’heure du terrorisme, de la dissolution des frontières et de la globalisation. C’est à l’exploration de ce personnage de la culture populaire, dans le champ de la pensée contemporaine, que la Semaine de la Pop Philosophie consacrera cette nouvelle et très singulière édition.

C’est à la triple exploration du personnage du Zombie dans la Pop culture, et de son origine dans la culture Vaudou, du mythe du Zombie dans les sociétés contemporaines et du concept (philosophique, économique, géographique, anthropologique) du Zombie que la Semaine de la Pop philo propose de se consacrer.

Avec Martin Legros, rédacteur en chef de Philosophie Magazine et Jacques Serrano, directeur de la Semaine de la Pop Philosophie

Présenté par les Rencontres Place Publique

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PROGRAMME

LUNDI 2 NOVEMBRE - 18H (durée 2h)

« Géographie Zombie, les ruines du capitalisme »
Avec Manouk Borzakian, géographe suivi d’un échange avec Béatrice Vallaeys, journaliste.

La crise zombie traduit une perte générale de repères, en particulier géographiques.
L’espace constitue un fondement de notre existence, de notre être au monde : distances, frontières, directions ou toponymes donnent du sens, nous contraignent et nous servent d’outils. Les zombies viennent saper ces repères et génèrent un monde dans lequel les réalités humaines et non humaines ne sont plus « à leur place ». Devant cet « espace liquide », cette étendue parsemée de ruines du présent, il faut tout réinventer, tracer de nouvelles frontières ou en préserver d’anciennes, refonder l’ici et l’ailleurs. Bref, il faut « refaire lieu ».
Autant d’enjeux politiques et éthiques. Comme l’épidémie de Covid-19 – plus largement comme le capitalisme tardif et le vide qu’il instille dans nos vies –, l’invasion zombie donne lieu à un affrontement entre des visions du monde inconciliables, entre obsession de la survie et volonté de rebâtir une société plus juste.

« Les zombies : un symptôme de l’épilepsie sociétale »
Avec Lionel Naccache, neurologue et essayiste, suivi d’un échange avec Catherine Portevin, journaliste

A travers une analogie entre la communication qui opère au niveau macrocosmique de nos sociétés d’information post-industrielles, et celle qui se joue en permanence à quelques centimètres sous notre scalp, au niveau microcosmique de notre cerveau, j’introduirai le concept de « voyage immobile » puis celui d’épilepsie sociétale. Cette approche permettra alors de dégager l’un des enjeux sociétaux majeurs : la possibilité d’atteindre un niveau de conscience sociétale supra-individuelle inédit, versus le risque de perdre cette conscience sociétale par le mécanisme d’épilepsie sociétale décrit. La tension dynamique entretenue par ces deux possibilités permettra alors de proposer une interprétation du film de zombie envisagé comme une erreur du maniement de l’analogie proposée, à travers une confusion entre le niveau macrocosmique supra-individuel qui vise le fonctionnement de la société, et le niveau microcosmique cérébral individuel.


MARDI 3 NOVEMBRE - 18H
(durée 2h)

« L’avenir n’est plus ce qu’il était, la science Vaudou est passée par là. »
Avec Jean-Paul Fitoussi, essayiste et économiste.

Au fond, lorsqu’on y réfléchit, les choses sont beaucoup plus simples qu’on ne le dit. La pseudo complexité est soit le moyen de dire aux gens que ce dont on leur parle leur échappe, soit le reflet de la propre incompréhension de celui qui porte la bonne parole. Et il y a légion dans ce groupe.

L’économie Vaudou – l’ensemble des théories qui n’en finissent pas d’errer parmi nous après leur « mort » - va déployer sa puissance dans deux directions. La première est de nous convaincre que tout a été fait pour résoudre les problèmes lancinants auxquels nous sommes confrontés : chômage, précarité, inégalités. Malheureusement rien n’y a fait. A force de répéter cela, nous devenons persuadés que rien n’y fera. C’est malheureux, mais il faut bien faire son deuil de l’impossible.

La seconde direction est plus concrète et aboutit à la mise en œuvre de mesures effectives. Nous serions (collectivement) responsables de la situation dans laquelle nous nous trouvons, parce que notre comportement est égoïste et que nous sommes rétifs à toute réforme. Ni les chômeurs, ni les pauvres ne se « bougent » suffisamment pour alléger le fardeau qu’ils font peser sur la société. Nous refusons la baisse des salaires, la réforme des retraites, la réforme de l’indemnisation du chômage, la réforme du droit du travail, en bref tous les changements où nous laissons des plumes. Le temps est venu de se demander ce que nous pouvons faire pour notre pays. Après mille réformes, nous en sommes encore là. On pourra toujours dire que ce résultat témoigne de ce que nous n’avons pas su être aussi bon que les habitants du pays X ou Y. Encore un petit effort.

Je m’emploierai à montrer quelles sont les théories zombies qui viennent au secours de ce double mouvement et pour quelles raisons politiques, elles sont mobilisées.

« Gilets jaunes : émergence de zombies dans la vie politique française ? » 
Table ronde proposée par le magazine Marianne avec Natacha Polony journaliste, essayiste, directrice de la rédaction, Kévin Boucaud-Victoire, rédacteur en chef débats et idées et Jean Viard, sociologue.

Un beau jour de l'automne 2018, comme surgis des profondeurs du monde, ils ont envahi des ronds points pour ne plus les quitter pendant des mois. Puis ils se sont répandus dans les rues des villes, portant sur eux tous les stigmates d'une infection contractée de longue date et soudainement impossible à contenir. Peu à peu, il se sont approchés des vitrines des commerces, tels les zombies encerclant un centre commercial dans le film éponyme de Georges Romero. Et tout s'est embrasé pendant que leurs visages se déformaient sous un tir nourri de projectiles. Les passerelles entre les Zombies et les Gilets Jaunes sont nombreuses et mobilisent des disciplines variées. S'il fallait isoler un seul de ces liens, ce slogan si souvent entendu dans les rassemblements des « GJ » : « « Nous voulons vivre ! » A croire qu'ils étaient déjà morts.

Une exposition d'idées et de pensées proposée par Jacques Serrano, concepteur de la Semaine de la Pop Philosophie, et Martin Legros, rédacteur en chef de Philosophie Magazine.